Nouveauté chez JM, "Possessor". Presque 10 ans après un premier film en demi-teinte mais radical et intéressant ("Antiviral"), Brandon Cronenberg semble décidément prolonger la thématique de l'œuvre de son père (qui lui semble avoir pris sa retraite cinématographique), bien qu'il s'en défende et qu'il s'inspire aussi de la littérature cyberpunk. "Possessor" pourrait être un mélange entre "ExistenZ" (déjà avec Jennifer Jason Leigh) "Videodrome" et "Scanners" mais en bien plus froid et sombre (c'est dire), à la fois plus clinique et plus stylisé. Dans un rythme lancinant et pesant, Cronenberg Jr. ménage des scènes impactantes (Sean Bean prend cher, encore une fois), des flashs cauchemardesques glauques, des fulgurances esthétiques expérimentales arty, une violence viscérale et une étrange tension qui plane tout au long de cette drôle de mission, film noir cérébral et sensoriel, avec une sorte de duel entre deux personnages (les atypiques Andrea Riseborough et Christopher Abbott) dans un même corps (celui du deuxième, contrôlé par la première)...et un final d'une terrible noirceur. Vraiment bizarre mais fascinant, "Possessor" peut difficilement laisser indifférent, bien qu'il soit plus facile d'accès que "Antiviral".