The Rambler

The Rambler

Un homme (Dermot Mulroney) sort de prison et retourne à sa petite vie minable de loser, dans un bled des États-Unis. Il décide de tout plaquer pour aller dans l’Oregon rejoindre son frère, qui lui propose du travail. C'est le début d’un étrange et improbable voyage parsemé de rencontres tordues (un inventeur déjanté qui se ballade avec des momies et une machine à enregistrer les rêves sur VHS, un manager de combats de rue peu digne de confiance, un ex ambulancier excitée par les femmes mutilées et ensanglantées, etc.) et ou les hallucinations cauchemardesques se mêlent à la réalité. A la fois paumé et indifférent, l’homme sans nom, le Rambler (qu’on peut traduire par « marcheur », ou quelqu’un qui fait de la route), se laisse balader par ces bizarreries.


Partant comme un film dramatique indépendant typique de Sundance (festival dans lequel il a été présenté), The Rambler va pourtant vite d’en éloigner radicalement (même si l’introduction en flashbacks donnait déjà le ton) pour nous plonger dans une odyssée surprenante et extrêmement sordide entre John Dahl et David Lynch, certains passages évoquant aussi le cinéma des frères Coen, notamment Blood Simple, No Country for old men et Barton Fink. Multipliant les personnages déviants et les fulgurances de violence tout au long de ce road-movie halluciné et démentiel, le réalisateur n’hésite pas à taper dans l’humour très noir, le trash et même le gore (par exemple une explosion de tête due à la machine à capturer les rêves !), certaines situations étant particulièrement dégueulasses. Le récit, qui se mue en pur thriller fantastico-mystique, est ainsi truffé de surprises (bonnes ou mauvaises), certains moments sont franchement drôles (la partie de poker), les effets sont saisissants, le « héros » stoïque lance quelques savoureuses punch-lines, et les fausses envolées romantiques (qui ne sont qu’illusions) se terminent dans le trash (illusions aussi), comme un rêve virant au cauchemar.


the rambler dermot mulroney


Si l’on a vite une petite idée du dénouement, on se laisse emporter, comme le héros, dans ce trip graphique et psychanalytique à la fois morbide, contemplatif et jouissif, en se demandant ou nous emmène chaque séquence. Mais pour apprécier The Rambler, il faut accepter de se laisser perdre et de ne rien comprendre, accepter les excès et le grand-guignol, jusqu'au final hystérique et surréaliste qui en laissera plus d'un sur le carreau. The Rambler évoque un peu le Siesta de Mary Lambert mais en plus hardcore (disons plus « masculin »), et rend également hommage au Frankenstein de James Whale (une influence citée par l’un des personnages). A noter qu'avec The Rambler, le réalisateur-scénariste Calvin Reeder adapte en format long-métrage un court-métrage homonyme fauché et encore plus glauque qu’il avait réalisé en 2008 (il est visible dans les bonus du dvd). Il y interprétait lui-même le personnage du Rambler. Certaines scènes du film sont particulièrement fidèles (voire identiques) au court-métrage d’origine, qui ne concerne que la rencontre du héros avec le scientifique et sa fille (la scène du vomi est encore plus craspec dans le court, qui vire à la nécrophilie).


Si le montage est parfois trop tapageur, le film a visuellement beaucoup de style et le cinéaste joue volontiers avec son atmosphère de western noir, superbement photographiée dans un format 2.40 très westernien et enveloppée d'une bande-son lourde, menaçante et imprévisible. Dans une ambiance country décalée, Calvin Reeder livre une description cartoonesque, tordue et outrancière d’une Amérique redneck livrée à elle-même. The Rambler pourrait être l’un de ces rêves enregistrés sur VHS par la machine du savant fou du film, d’autant plus que l’image se brouille parfois comme si la bande magnétique déraillait (c’est un indice comme tant d’autres).


Affublé tout du long d’un chapeau de cowboy et de lunettes noires, toujours la clope au bec, Dermot Mulroney trouve là l’un de ses meilleurs rôles, avec ce mystérieux personnage à la fois classe et pitoyable qu’on croirait sorti d’un comics-book. Entouré de tronches inquiétantes et de silhouettes monstrueuses (la vieille, le redneck du bar, le combattant au crochet, la fille difforme...), le personnage croise sans cesse le joli minois de Lindsay Pulsipher, qui tenait déjà ce rôle dans le court-métrage d’origine et qui était aussi à l’affiche du précédent et premier long-métrage de Calvin Reeder : le tout aussi space The Oregonian, qui avait beaucoup divisé.


Jonathan Charpigny, pour JM Vidéo


 



Publié le 06 septembre 2014 Facebook Twitter

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