La Course au jouet

La Course au jouet

Noël arrive, il vous faut donc les films qui vont avec ! De nouveau disponible chez JM Vidéo depuis peu, voilà une petite comédie familiale plaisante au pitch savoureux (tout est dans le titre) et qui en profite pour épingler gentiment les dérives du commerce de Noël, avec ses jouets stars qui explosent les chiffres d’affaires, cette publicité abusive et mensongère, ces magasins dévalisés par une clientèle folle furieuse, ces gamins qui ne jurent que par le dernier joujou à la mode ou ces faux pères Noël qui, de leurs cotés, se font sans scrupules leur business sur cette fête si lucrative. Le film s’inspire d’ailleurs du cas des poupées Cabbage Patch (ou Bout d’chou chez nous) qui, dans les Etats-Unis des années 80, s’étaient tellement vendues et étaient si populaires que les parents se tapaient dessus dans les magasins pour avoir les derniers exemplaires. On aurait souhaité plus féroce (faut pas non plus s’attendre à du Bad Santa), mais c’est déjà pas mal qu’il y ait un semblant de propos critique dans ce genre de divertissement, d’autant plus que La Course au Jouet se révèle dans un certain sens assez touchant (les pères qui ont peur de décevoir leurs fils s’ils ne trouvent pas les bons cadeaux).


Bien sûr, la morale finale du film dira que Noël c’est pas ça, qu’un jouet ne remplace pas un bon papa (même si celui-là n’arrive pas à trouver le temps pour s’occuper de son fils) et que c’est la famille avant tout qui fait la magie de Noël. Même les méchants seront récompensés. Ca reste une comédie pour les p’tits enfants, même si les grands pourront s’amuser aussi de voir un Arnold Schwarzenegger encore une fois en mode autodérision (il refait ici son fameux regard qui tue), quand il cogne des faux pères Noël (la séquence avec James Belushi et la grosse baston qui suit est très drôle) ou un cerf déjanté à ses trousses, quand il pète un câble et trucide un totem Turbo-Man, ou quand il cherche à piéger son adversaire (l’insupportable comique Sinbad, porté disparu depuis ce film) qui veut le même jouet que lui.


C’est franchement rythmé (le récit en course contre la montre fait son effet, Arnold n’ayant que quelques heures pour trouver LE jouet introuvable tout en bravant les obstacles qui se placent sur son chemin), certains gags sont bien trouvés et il y a un sens du burlesque plaisant (les boules de loterie, les faux pères Noël…), les péripéties s’enchaînent avec punch malgré les pauses émotions (pas désagréables) et ça se termine dans un grand n’importe quoi (Arnold DEVIENT Turbo-Man, dans une scène d’héroïsme en public à la Spider-Man) bien ringard (la morale gnan-gnan accompagné d’une musique sirupeuse) et kitsch (les effets spéciaux datés). C’est aussi parfois trop lourd et pas drôle (la bombe, le flic toujours là quand il faut pas, le cabotinage de Sinbad…). Le scénariste ne s’encombre pas d’une quelconque cohérence (tout n’est que hasards et coïncidences) et le gamin Jake Lloyd (Anakin dans Star Wars Episode 1 : La Menace fantôme) est à claquer en plus de jouer très mal. Mais le charme opère dés les premières minutes avec le faux générique ringard, qui annonce par ailleurs le dénouement du film et joue sur l'image de héros mythologique de l'acteur.


Même s’il critique un peu Noël, le film en respecte l’esprit (faut dire qu’il est produit par Chris Columbus). Il y a de l’idée et du fond, dans cette aventure rocambolesque idéale pour les fêtes de fin d’année (ce pourquoi il est d'ailleurs rediffusé tous les ans à la même période), par un habitué inégal de cet exercice (on doit à Brian Levant des comédies comme Beethoven, La Famille Pierrafeu, Chiens des Neiges ou On Arrive quand ? avec Ice Cube). Et ça vaut toujours mieux que tous les Super-mega-hyper-supra Noël avec Tim Allen, même si on peut préférer les comédies de Ivan Reitman avec Arnold (Un Flic à la Maternelle, Jumeaux et le moins bon Junior)...


Jonathan Charpigny, pour JM Video


Arnold dans La Course au jouet



Publié le 17 décembre 2014 Facebook Twitter

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