Cold in July

Cold in July

Voilà qui fait plaisir ! Enfin un film de Jim Mickle qui bénéficie d'une vraie sortie en salles ! Après les bons Mulberry Street (qui ressemblait à un 28 jours plus tard réalisé par Abel Ferrara), Stake Land (qui mixait 28 jours plus tard, La Route et Vampires) et We are what we are (remake élégiaque et dérangeant du mexicain Ne nous jugez pas), trois facettes horrifiques dans lesquelles les gens se bouffent (littéralement) entre eux, Jim Mickle change de registre et s'essaie au film noir avec Cold in July, tout en conservant ses thèmes de prédilection : la dégénérescence cachée de l'Amérique (que ce soit à Manhattan, au Texas ou dans un monde post-apocalyptique), la propagation du mal sous toutes ses formes, la déviance de l'être humain, les ténèbres envahissant le quotidien, la notion de justice mise à l'épreuve dans diverses circonstances (les ravages d'un virus, le cannibalisme dans une famille américaine, la traque de tueurs sadiques...), etc.


Dans un bled du Texas dans les années 80 : Richard Dane (Michael C. Hall), un père de famille sans histoire, abat un cambrioleur qu'il a surpris chez lui au milieu de la nuit. Considéré malgré lui comme un héros, Richard est pourtant profondément marqué par cet évènement dont il n'est pas fier. Il découvre rapidement que le père (Sam Shepard) du cambrioleur abattu compte bien venger la mort de son fils et qu'il s'agit d'un dangereux criminel sorti récemment de prison. Mais en creusant un peu plus l'affaire, notamment avec l'aide d'un détective bizarre (Don Johnson), Richard va s'engouffrer dans un univers sordide et violent...


Instaurant une atmosphère étrange bercée par une envoutante bande-son très eighties de Jeff Grace (mention à ce morceau bien jouissif de Dynatron : Cosmo Black) et par un rythme languissant et entêtant, Jim Mickle prend tout son temps pour raconter cette histoire intrigante (on ne sait vraiment pas ou ça mène et on se laisse embarquer avec le héros) qui, à mi-chemin, change la donne (les bad guys ne sont pas ceux qu'on croit) et prend une direction totalement inattendue, celle d'une sorte de vigilante déviant. Le personnage de Sam Shepard, d'abord montré comme un boogeyman, devient un héros mélancolique quand le faux slasher vire au film noir puis au vigilante. Comme toujours avec Jim Mickle, il y a ici un aspect étude de mœurs, le réalisateur s’attardant sur les conséquences et la psychologie d’un type lambda devenu meurtrier malgré lui.


Ici, le danger rôle en permanence, les pistes sont brouillées par les multiples ruptures de ton (ce qui fait naitre un sentiment de crainte et de paranoïa) et le récit multiplie les séquences tendues jusqu’au climax jouissif et radical évoquant du Sam Peckinpah ou du Walter Hill. Plutôt que du Tarantino, Cold in July évoque surtout (et peut-être même un peu trop) le cinéma des frères Coen, en particulier Blood Simple (dont la bande-son pompe carrément le thème) et No country for old men, avec ses anti-héros losers, ses tueurs à gages rednecks, ses détectives miteux, ses éclairs de violence teintés d'humour noir et son Amérique paumée et gangrenée de l'intérieur. Jim Mickle possède son style à lui mais ne peut dissimuler ses influences, comme pour ses précédents films.


Cold in July brille aussi par son trio d'anti-héros bouseux génialement campés par Michael C. Hall (qui semble tout droit sorti d'un film des Coen), Sam Shepard (à la fois flippant et touchant, un pur personnage tragique) et Don Johnson (et petit clin d’œil à la Sonny Crockett obligatoire), ainsi que Vinessa Shaw (la brune de Two Lovers) et Nick Damici (complice de toujours de Jim Mickle, toujours co-scénariste et un beau rôle d'enfoiré). La mise en scène de Jim Mickle est posée, classe (en scope), iconisant ses trois protagonistes sous la superbe photo de Ryan Samul (chef opérateur habituel du cinéaste). Le film se déroule dans les années 80 et en restitue l'esthétique et l'ambiance (avec musique rétro) sans pour autant jouer la carte nostalgie ou taper dans la reconstitution fun. Ici les VHS contiennent des choses morbides et les vidéoclubs sont des nids à pervers et psychopathes (comme dans Balade entre les tombes avec Liam Neeson). Jim Mickle trousse un film noir fort et classe, à la fois élégant et badass mais aussi teintée d'une certaine mélancolie. A découvrir dans votre vidéoclub habituel !


Jonathan Charpigny, pour JM Video


Cold in July



Publié le 08 mai 2015 Facebook Twitter

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