Pioneer

Pioneer

Après Insomnia (plutôt bien remaké par Christopher Nolan), Hold-up et le plus confidentiel Prozac Nation (pourtant son premier film américain, dans lequel il dirigeait tout de même Christina Ricci, Jason Biggs, Anne Heche, Michelle Williams, Jonathan Rhys Meyers et Jessica Lange), le réalisateur norvégien Erik Skjoldbjaerg revient avec cet étonnant Pioneer, qui prend pour contexte la découverte en 1980 d’un gisement de pétrole au fond de l’océan puis la tentative d’extraction du pétrole par l’État norvégien en collaboration avec les américains, extraction qui fera de la Norvège le pays le plus riche d’Europe mais qui touchera également la santé de plus de 200 plongeurs de ces exploitations offshore. Ce n'est donc pas un film sur des appareils électroniques.


Après une première séquence sous-marine particulièrement prenante et oppressante qui promet un huis-clos en abysse (c’est du moins ce à quoi on peut légitimement s’attendre en jetant un coup d’œil sur la jaquette), le personnage principal, un des plongeurs expérimentés du projet, se met en quête de la vérité pour éclaircir les mystères du drame (la mort de son frère lors d’une descente sous pression) et Pioneer vire alors sans qu’on s’y attende dans le thriller parano à complot, sur la base d’une histoire vraie et sur le modèle des classiques du genre dans les années 70 (Pollack, Pakula, Coppola & Cie), révélant une collaboration douteuse entre la Norvège et les États-Unis (comme si les irréprochables norvégiens étaient contaminés par l’impérialisme corrupteur des américains) ainsi que les énièmes sacrifiés de l’avancée technologique, de l’exploration scientifique et de la conquête du monde par la soif de pouvoir et d'argent.


Rien de bien neuf dans le déroulement des évènements, invraisemblances comprises, mais le contexte est original, atmosphérique et très intéressant, l’ambiance seventies est criante de vérité (sans pour autant taper dans la reconstitution vintage), l’intrigue est captivante et les séquences sous-marines sont saisissantes et superbement filmées (on en d’ailleurs aurait voulu plus). Le récit surprend notamment lorsque la situation se renverse, ce qu’on pensait être un accident provoqué par le personnage principal se révélant être autre chose de bien plus grave et plus vaste. Partagé entre les abimes claires de l’océan et les fjords brumeux, Pioneer est un thriller envoutant (notamment grâce à la bande-son composée par Air, dont cet excellent thème principal) qui réserve quelques poussées d’adrénaline, notamment dans la dernière partie (certes plus classique), et qui emporte par son intensité à la fois tranquille et torturée, sa tension latente et étrange, son récit rondement mené et sa mise en scène inspirée (ainsi que le montage). Le traitement et le rythme peuvent destabiliser, mais le film est aussi instructif que divertissant. George Clooney aurait déjà acheté les droits pour en faire un remake.


Excellent en héros borné, Aksel Hennie confirme, après le génial Headhunters (dans lequel il campait un savoureux anti-héros tout droit sorti d’un film des frères Coen), son attrait pour les rôles à la fois physiques et ambigus. De plus, son propre frère venait de mourir alors que Hennie avait commencé à lire le scénario de Pioneer, ce qui rend son interprétation particulièrement forte. Autour de lui, deux tronches connues du cinéma américain : Wes Bentley (American Beauty, Ghost Rider 2, Hunger Games, Interstellar), dont le rôle d’américain arrogant n’est pas très intéressant et un brin caricatural, et l’excellent Stephen Lang (solide second couteau connu notamment pour être le bad guy dans Avatar), dont le charisme n’est plus à prouver. Touche féminine de ce casting international, la mexicaine Stephanie Sigman, héroïne de Miss Bala et James Bond Girl à venir dans Spectre. Tout ce beau monde réuni dans un film à découvrir chez JM Video.


Jonathan Charpigny


Pioneer poster



Publié le 24 juillet 2015 Facebook Twitter

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