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Ce coffret consacré à Fritz Lang inaugure la nouvelle collection Classics Confidential éditée par Wild Side Video, qui associe une ouvre (ou plusieurs, comme ici) à un livre illustré de photos rares et documents d’archives, écrit par un spécialiste ou un amoureux du 7ème art. « Jeux de Lang » réunit judicieusement « La femme au portrait » et « La rue rouge » (remake du fameux « La Chienne » de Jean Renoir, adapté du roman de Georges de La Fouchardière), deux des ouvres majeures de la période américaine du réalisateur allemand d’origine autrichienne, exilé aux Etats-Unis depuis 1934. Les films, réalisés respectivement en 1944 et 1945, sont analysés et comparés avec pertinence dans d’un livre très complet de quatre-vingts pages écrit par Jean Ollé-Laprune, historien du cinéma. Car les points communs entre ces deux films noirs abondent, à commencer par le trio de comédiens-vedettes : Edward G. Robinson, Joan Bennett, spécialisée dans les rôles de femmes fatales et Dan Duryea. « La femme au portrait » et « La rue rouge » sont tous deux hantés par les thèmes de prédilection de Lang : la destinée et la fatalité. Professeur et père de famille sans histoire dans « La femme au portrait », caissier respectable et marié dans « La rue rouge », les personnages pathétiques incarnés par Edward G. Robinson semblent irrémédiablement aspirés dans une descente aux enfers après avoir succombé au démon de midi, et à une femme fatale. Films sur le mensonge, la culpabilité et l’aliénation, ces comédies noires extrêmement stylisées ont des relents d’expressionnisme (jeux d’ombres, composition architecturale des plans et cadrages). Un bonheur pour les cinéphiles !